Vietnam

Du 01/07/04 jusqu'au 24/07/04

 

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Lang Son (ville frontière avec la Chine) - Hanoi : 3 heures en minibus. Le plus long, c'est de choisir le minibus, surtout quand le chauffeur du taxi que j'ai pris a la frontière, mécontent de la commission proposée, renfourne de force sa touriste-marchandise dans sa voiture pour chercher mieux. Et ensuite, il faut remplir le minibus. Autant vous dire que je connais bien cette lugubre ville de Lang Son maintenant apres cette visite forcée de la ville!

J'attéris finalement au milieu d'Hanoi vers 11h. Je ne sais pas où. Je n'ai pas de guide du Vietnam, j'ai juste une adresse d'hôtel recopiée d'un vieux guide du routard qui traînait à Pékin. Je suis impressionnée par la chaos des rues, l'intense circulation des deux roues klaxonnants, le désordre des trottoirs.

Un mototaxi se dépèche de me proposer ses services et de m'emmener à l'adresse indiquée. Me voilà sur une moto avec mes deux sacs sur le dos (enfin un sur le dos et l'autre sur le ventre). Je n'ai plus qu'a espérer que le trajet ne dure pas trop! Finalement en trois minutes, la moto s'arrête devant un autre hôtel qui pourra évidemment me fournir tout ce que je souhaite. Allez, pourquoi pas. Il fait chaud à mourrir, je ne peux pas m'amuser à errer dans cette ville avec mon paquetage et sans plan. Deux heures plus tard, j'ai une chambre à Hanoi pour la nuit, un tour pour la baie d'Halong le lendemain et un billet de train pour Saigon pour le surlendemain. Parfait.

Sauf que le Vietnam, c'est tout beau en surface mais je vais vite apprendre à me méfier de l'industrie touristique. Un peu plus tard, l'agent de voyage m'appelle et me prévient qu'il n'y a plus de billet de train pour Saigon et ce, de toute la semaine (la première semaine de juillet correspond à la fin de l'université, ce qui génère pas mal de mouvements, visiblement). Je commence à douter de ses propos et il décide de m'emmener à la gare en moto. Ces dires s'avèrent vrais, même si mes connaissances totalement nulles du vietnamien ne me permettent pas de mener la conversation avec la guichetière. Et c'est là que vient le meilleur : mon agent me propose alors d'acheter mon billet au marché noir, pour à peu près le prix d'un vol et en place assise pendant 30 heures. Pas le choix, même plus l'envie de négocier les prix (eh oui, un moment de faiblesse). Ma seule condition est d'avoir le billet le soir même. Je l'aurai. Le Vietnam, c'est mieux que la SNCF : tout est possible avec des dollars!

Attractions touristiques

Le must du Vietnam : la baie d'Ha Long

Mes déconvenues touristiques continuent. J'achète une excursion de deux jours en petit groupe de 12 personnes pour visiter la célèbre baie. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de groupe! Pendant deux jours, je suis ballotée de groupe en groupe. "Wait, please!" Le comble : on m'annonce qu'il n'y a pas de chambre pour moi à Catba car c'est le week-end et "you know, it's saturday, it's busy tonight". Le pauvre jeune homme n'aurait pas du user de cet argument avec moi. 15 minutes plus tard, j'ai une chambre seule, bien. Dommage pour celui qui a été évacué de sa chambre.

Arrêtons-là sur les qualités des prestations. Vous l'aurez compris, mieux vaut se méfier ou être près à perdre ses dollars. Malgré la chaleur accablante, la baie et surtout les environs de Catba sont magnifiques. L'eau est chaude (presque trop chaude, hummm) et l'harmonie des eaux calmes, des montagnes karstiques, des maisons flottantes et des embarcations est magique. Place au rêve :

Le vieux quartier d'Hanoi

De retour à Hanoi, je me perds à plaisir dans le vieux quartier et ses métiers typiques. Je meurs de chaud et la sueur continue de couler à goutte le long de mes joues.

J'ai encore quelques heures à tuer avant de prendre mon train. Je trouve du chocolat noir dans un magasin. Cher, mais j'en rêve. Evidemment, il s'avérera être un fort mauvais clone. Déception, déception! Je vais me plaindre à l'agence de l'excursion la plus mal organisée que j'ai jamais prise. Evidemment, ils ne veulent et ne peuvent pas rendre d'argent car ils ne sont que revendeurs. Mais ils m'offrent gentiment un verre, des litchis et même de partager leur repas puis m'accompagnent jusqu'au train (évidemment en moto avec mon bardas sur le dos, je suis presque rodée maintenant!).

En route vers Saigon

Pas si mal, le train. En plus, on nous sert des repas corrects. Et puis, il est trop mignon ce bébé. Il ne pleure jamais et sourit tout le temps. Bref, le cauchemar est evité et j'arrive en pleine forme à Saigon avec deux heures de retard.

Ho Chi Minh City ou Saigon

Saigon (beaucoup plus court que HCMC) va être ma ville hub pendant près de trois semaines. Je maitrise désormais le quartier routard, que, d'ailleurs, je quitte très peu. Car Saigon, c'est avant tout la ville des escales techniques pour moi : j'y retrouve Hanh et Yannick, puis Stéphane et c'est ma base logistique. Tout le monde me connait à l'internet café de Bui Vien, 74, duquel j'écris ces pages en ce moment. C'est un petit coin d'humanité qui ne compte pas mes heures quand je discute devant l'ordinateur ou quand ça ne marche pas et qui me dit de payer le lendemain quand on a pas la monnaie à me rendre. Saigon, c'est aussi la ville des bonnes patisseries (quatre-quart, tarte à la noix de coco) qui n'ont pas à rougir face à la boulange française et en plus, les fruits tropicaux frais et pas chers à tous les coins de rue, les shake des dits fruits, les bonnes soupes et même des glaces (mais pas au chocolat, une fois de plus, je me demande pourquoi!). Saigon, comme tout le Vietnam touristique, c'est aussi évidemment des mototaxis et cyclos tous les 10 mètres qui me proposent leur service en me faisant des grands signes ou des grands hellos, voire en me prenant par le bras. C'est la circulation intense des deux roues et c'est les arnaques à touristes du marché Ben Tanh et des agences.

Aux environs de Saigon

Pour mieux comprendre l'histoire récente du Vietnam, nous allons faire un tour voir les tunnels de Cuchi qui ont servi de zone de résistance aux vietcongs face aux américains. Le film et le site à la gloire des vietcongs nous renseignent plus sur l'endoctrinement poursuivi par le régime via ces sites touristiques que sur les réelles conditions d'utilisation de ces tunnels pendant la guerre. Dommage! Pour compenser, j'achète quelques livres sur le sujet.

Animal phare du Mekong : le Gecko

Il est partout. Mais il se laisse difficilement prendre en photo. Petit, peau vert blanc, il adore se glisser le long des murs près des lampes. Il mange les moustiques et les araignées et c'est aussi pour cela qu'on l'aime. Merci le Gecko!

Villes et villages du delta du Mekong

Découvert tranquillement au gré des déplacements pour le mariage, voici quelques vues d'un endroit d'une beauté fantastique. Chaque arbre porteur de fruits, chaque rive utilisée pour les cultures, le lavage ou la vente de produits divers. Et des vietnamiens moins exposés au tourisme et certainement de ce fait moins agressifs envers nous mais surtout curieux. C'est évidemment aussi en corollaire une pauvreté peut-être plus criante que sur les sentiers touristiques bien balisés.

Mui Ne, beach resort pas trop hype

Grande nouvelle, mon premier visiteur me rejoint. Stéphane fait un saut de puce au Vietnam pour 4 jours de plage. On m'oriente vers Mui Ne, 190 kilometres de Saigon mais tout de même près de 5 heures de bus en comptant les attentes.

Plage déserte, sable fin, cocotiers, coconut et mango shakes. 3 jours de repos total, coup de soleil à la clef, dans un petit hôtel sympa déniché par Stéphane après une longue étude comparative du marché. Jamais je n'oublierai la vue de Stéphane, qui, 5 minutes avant, me disait "Je suis aventurier mais pas à ce point", sur la mototaxi avec sa valise Samsonite grande contenance en route vers l'hôtel. Même si mon sac dans le dos m'a rendu la course pénible, ça en valait la peine!

Et pour finir, deux photos d'une petite soiree à Saigon.

Un mariage au Vietnam

Si j'ai décidé d'inclure le Vietnam dans mon voyage, c'est uniquement pour le mariage de Hanh et Yannnick, hélas, le seul mariage de mes amis auquel je pourrai assister cette année.

Un grand merci à tous les deux et à leurs familles pour m'avoir acceptée en leur sein pendant ces quelques jours et m'avoir fait partager deux grands moments émouvants : le troisième anniversaire de la mort du grand père de Hanh, moment festif salué par un repas de famille et une messe souvenir et bien sûr le mariage.

Le mariage m'a frappé par son côté rituel et son sens. Pour être précise, il s'agissait à la fois des fiancailles et du mariage. Les quelques photos ci-jointes vous montreront la préparation du cérémonial des fiançailles qui inclut l'accueil de la famille dans la maison de la fiancée, l'échange des cadeaux, la présentation des familles sans oublier le recueillement devant les ancêtres. Fiançailles achevées, le futur époux est accepté dans la famille. Il peut désormais emmener sa belle à l'église pour le mariage.

Les cérémonies sont ponctuées de chants qui resteront dans ma mémoire pour leur pureté et de repas pantagruéliques et divinement bons. Comment désormais considérer les "nems" (selon l'acception française) des restaurants?!

Un regard partagé sur le Vietnam

Je paye certainement dans ce pays le fait de ne pas avoir fait d'effort pour parler même un mot de vietnamien. Il est en effet facile ici de ne jamais sortir de l'anglais et même de se débrouiller en français.

Vietnam, pays qui se mange, pays des touristes-marchandises. Paysages de rêve, gens adorables quand ils ont decidé de nous accepter comme membre du clan, détestable en dehors de ce cercle. Je garde un avis mitigé sur ce pays, mais je suis contente d'en savoir un peu plus sur ce pays qui a souffert et qui n'a malheureusement pas servi d'exemple pour tous.

La suite, c'est d'abord un petit bilan après 3 mois de voyage. Et puis, très vite le Cambodge.