Chine

Du 11/06/04 jusqu'au 01/07/04

 

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En Chine, mon temps est compté car je dois être au Vietnam le 1er juillet pour arriver à temps au mariage de Yannick et Hanh. Mon projet initial était d'y rester plus de deux mois.

Ma première action à Pékin est de déposer mon passeport à l'ambassade du Vietnam pour y obtenir mon visa. La deuxième est de faire un choix parmi les innombrables possibilités que m'offre le pays. En discutant avec d'autres voyageurs, j'ai finalement opté pour un unique stop à Xi An avant de rejoindre Guilin.

Mille kilomètres les séparent, voici donc trois facettes de la Chine :

Pekin - Acces au diaporama Xi An - Acces au diaporama Guilin - Acces au diaporama

Splendide civilisation aux moeurs à la fois raffinées et cruelles, précurseur dans les arts de la Guerre, de la Céramique, inventeur du papier, Héros, Tigre et Dragon, chinois cracheurs, chinois grouillants, on entend et on lit de tout sur la Chine. Je me demandais ce que serait la Chine que je découvrirai.

Ma première surprise est de constater l'homogénéité des principales caractéristiques de la pourtant si vaste Chine :

Splendeurs et décadence de la Chine

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La Chine cherche à renouer avec son passé et en exploiter au maximum les richesses touristiques. C'est l'effet post revolution culturelle. Partout, des petits panneaux, qui pourraient concourir pour des best of, agrémentent les visites de site pour rappeler la gloire du grand peuple chinois et de ses dirigeants ou prodiguer des bons conseils. Sérieuse et obéissante, j'ai décidé de ne pas tous les prendre en photo :"don't take picture when walking, don't walk out of the path, don't do anything when walking, don't push, don't straggle (encore faudrait-il savoir ce que cela veut dire),..."

La Cité Interdite

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Symbole des temps passés, la résidence des empereurs de Chine, autrefois interdite d'accès au commun des mortels (d'où son nom), aujourd'hui envahie par les touristes. Est-ce par vengeance que les touristes chinois se ruent sur les portes et frottent les clous ? J'oublie la foule et je lis tranquillement mon Dostoeivsky en mangeant mes nouilles instantanées dans un des "restaurants" de la cité. Pour 6 yuans (60 centimes d'euros), je ne pouvais pas resister au plus vulgaire des plats dans le plus impressionnant monument de Chine.

La grande muraille

Rencontre a l echelle du mur Chaud!

"Le Soleil" est un des spots publicitaires qui m'a le plus ému : il y a bientôt 10 ans déjà, pour montrer sa capacité à relier le monde, France Télécom met en scène la grande muraille. Je n'irai pas jusqu'a dire que ce spot a marqué ma destinée mais j'avais en tout cas bien envie de voir ce mur de près. J'opte pour une petite journée d'excursion pour en découvrir une dizaine de kilomètres (13 portes entre Jin Shang Liang et Sumatai). Il fait atrocement chaud pour monter et descendre des marches souvent dans un état déplorable. Je comprends mieux pourquoi ce mur n'a jamais arrêté aucune armée : marcher sur le mur, c'est souvent comme marcher sur des échasses! Reste qu'il est impressionnant, immense au milieu de la campagne.

Belle randonnée, même si à plus de 100 kilomètres de Pékin, la même brume envahit le ciel. Et puis, évidemment, le côté romantique de la chose s'effondre : on est jamais seul sur le mur. Des paysans du coin nous suivent sur tout le trajet pour nous vendre de l'eau ou des cartes postales ; à une vingtaine de touristes tout au plus sur ce tronçon de muraille, nous n'avons malgré tout pas le silence. Ice wote, ice wote, code wote, code wote, poscad, poscad. No, no, thank you...

L'Armée de Terre Cuite

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Découvert en 1974 aux environs de Xi An, c'est le complexe funéraire le plus imposant de la region. 6000 soldats en terre cuite, grandeur nature, de 200 à 400 kilos chacun, gardent jalousement et dans l'ombre depuis près de 2000 ans la tombe d'un empereur dont j'ai déjà oublié le nom : drôle de revers de médaille pour ce tout puissant oublié au profit de son armée . Je ne peux que rester perplexe face a cette débauche de moyens pour une unique tombe. Comment est-il possible d'engloutir tant d'énergie pour un seul mort ? Comment est-il possible d'oublier totalement pendant 2000 ans un tel site enfoui à moins d'un mètre du sol ? Et pourquoi ne croise-je jamais sur mon chemin de cimetière et très peu de tombes dans un pays qui a un tel culte des morts ?

Les édifices et sites religieux

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Mao a souhaité un état non religieux, le parti, tout comme le parti communiste russe, a longtemps persécuté les religieux et détruit les symboles de pouvoir et de religion. Aujourd'hui, les différents cultes vivent en relative harmonie : bouddhisme, taoisme, religion musulmane. La ferveur religieuse me parait tout de fois moins marquée qu'en Russie.

L'ascension des montagnes sacrées sont pour la plupart des chinois des vacances avec une médaille à la clef (j'ai gravi le Hua Shan!) plutôt qu'un acte de foi. Dès 7 heures du matin, le silence et la majesté de ces monts sont perturbés par la cohorte poussante des jeunes chinois et chinoises en tongs et chaussures à talons ("don't push", vous vous souvenez!). Mais le coucher de soleil, seule face au vide, reste un des meilleurs moments de mon séjour en Chine.

L'empreinte de Mao

Mausolee de Mao

File d'attente pour visiter le Mausolée, un dimanche matin vers 9h. Je reste pantoise. Lénine, passe encore, mais Mao!

Mao sur Tian an Men

Pire, Mao domine toujours la place principale de Pékin. Un garde le surveille nonchalamment sous son parasol. Les très jeunes gardes sous leur parasol sont d'ailleurs omniprésents en Chine : à tous les carrefours de route pour la circulation, tous les bâtiments officiels. Un héritage Mao de plus dans le paysage.

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Exercices de mise en forme à 5 heures du matin. J'avoue, cette dame était certainement là juste pour les touristes, mais il est vraiment impressionant de découvrir la foule qui peuple les rues de Pékin à 5 heures pour ses exercices de mise en forme (et encore pire, pour la levée du drapeau. Passons, la prochaine fois, je resterai couchée.)

Entre tradition et modernité

Pékin est double : il y a le Pékin des hutongs, petites ruelles où la plupart des maisons n'ont ni eau courante, ni toilettes. Imaginez lorsqu'il faut rejoindre les toilettes publiques lors des averses, les rues transformées en lac,... Il y a aussi le Pekin ultra-moderne, aux grattes-ciels exubérants, néons criards, vastes et propres trottoirs, gares ultra-modernes. Le moderne envahit tout progressivement. C'est dommage mais inévitable : sans des travaux ruineux, les hutongs ne pourront jamais offrir des conditions d'hygiène suffisantes selon les critères modernes pour la population pauvre qui les habitent. Et conserver cette population en plein centre d'une capitale dynamique et en pleine croissance comme Pékin n'est pas une alternative capitaliste satisfaisante.

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XiAn offre le même paradoxe mais sur un territoire largement plus petit : l'intérieur des murailles de la ville offre, à côté du quartier musulman traditionnel, pléthore de supermarchés et boutiques de luxe. La transition est brutale.

Les marchés et les supermarchés

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food stall YangshuoBienvenue en Asie : couleurs, odeurs, bruits sont au rendez-vous. Je suis fascinée par mon premier vrai marché asiatique : celui de XiAn. Couvrants les ruelles du quartier musulman, étals de marchandises, marché aux oiseaux, marché de bric a brac, étals de nourriture,... Parfois rebutant (vous identifiez l'objet de la photo 1?), souvent haut en couleur, il ne laisse pas indifférent. Et puis, on y mange souvent très bien. Il suffit de pointer et c'est dans votre assiette. Hygiène? Je ne sais pas mais je n'ai encore eu aucun problème.

Mon supermarché, le Homeclub, s'étend sur deux étages. Il n'est pas donné mais j'y trouve des yaourts, denrée rare dans un pays au taux d'intolérance à la lactose de plus de 80% de la population, du chocolat noir, "Dove", denrée encore plus rare pour une raison qui m'échappe totalement et évidemment des nouilles instantanées et tout le reste. Je pourrais me croire à Auchan Gallieni s'il n'y avait pas plus de vendeuses que de clients, une pour mettre les haricots dans le sac, une pour peser le sac, une pour reposer le sac etiqueté dans le rayon, sans parler des deux monsieurs qui controllent et rayent ma note après le passage en caisse.

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Plus au sud, les étals de fruits explosent en variété : un vrai paradis pour moi. Des litchis de plus de 3cm de diamètre, et quel gout! Fruits du dragon, mangues, bananes, pastèques,... un festin!

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Stephan confirmera certainement que le mot exploser est parfaitement adapté. La magnifique pastèque que vous voyez, âprement négociée pour 4 yuans, soit 0.4euros et surtout soit le prix payé juste avant par des locaux, finira 10 minutes plus tard sa vie de rondelette sur le sol immaculé d'un magasin de vêtement suite à une rupture du filet. Abasourdi, la première réaction du vendeur sera de demander combien coûtait l'objet de ma convoitise désormais perdu et coulant doucement entre ces paquets de linge. Allez, il n'a pas tout perdu, nous lui avons finalement acheté les pantalons que nous négocions depuis le matin!

Mégaphone

Objet de torture traditionnel chinois. Permet de hurler sans discontinuer la même phrase dans les oreilles des passants, cibles potentielles de votre message. Généralement utilisé par les vendeurs, peut aussi être utile pour les officiers de police, les gestionnaires de file d'attente pour le Mausolée de Mao, les contrôleurs de bus,...

Le mégaphone relié à une bande sonore enregistrée permet même de vous annoncer un magnifique tour pour Badaling 24h/24h, si par hasard vous étiez insomniaque. On pense à tout, dans ce pays.

La nature domestiquée et la vie des villages

La Province de Guanxi, frontalière avec le Vietnam, offre, aux environs de Guilin, des sites de rizière d'une beauté incomparable : Yangshuo et les villages voisins au milieu des pics karstiques, PinAn, tout près de Longsheng pour ses rizières à flan de colline. Dernier bout de route avec Stephan que je retrouve avec plaisir pour passer une semaine de véritables vacances : soleil et coup de soleil, paysages de rêve, un peu de sport mais pas trop, que demander de plus ?

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Les transports

Metro de Pekin

Trois lignes de métro seulement pour une ville de près de 20 millions d'habitants. Ce n'est pas beaucoup. Propre, rapide, climatisé, le métro est beaucoup plus facile d'utilisation que le tentaculaire réseau de bus, qui, comme dans toutes les villes que j'ai traversées m'impressionne par sa densité, la fréquence des dessertes et les plages horaires. La qualité des bus est moins impressionnante, certes, mais on en trouve avec les stations annoncées en anglais, voire des panneaux variables indiquant la prochaine station (sentiment étrange que de devoir avouer à quelqu'un que l'on se sait malheureusement pas lire!) et toujours quelqu'un pour vous aider à arriver a bon port (et parfois même plusieurs bons samaritains pas d'accord entre eux, discutant 5 minutes en vous montrant du doigt et souriant largement pour calmer le malaise qui monte en vous, pauvre touriste aux yeux si clairs).

Pour les longues distances, c'est le train que je préfère!

Gare de Pekin

Gares ultra-organisées à Pékin et XiAn. celle de Guilin et de Nanning sont en réfaction. Salle d'attente pour chaque train, files d'attente aux guichets d'embarquement, files d'attente organisées aux guichets d'achat des tickets. A l'exception de la gare de Nanning, je suis impressionnée par la qualité de l'accueil dans les gares, l'ordre et la propreté. Il faut dire que j'étais prête au combat, après tout ce que j'avais lu sur le sujet et après mes expériences russes et mongoles. Il me semble que les gares sont un reflet de la Chine : il y a une évidente surabondance de personnel utilisé à des boulots ridicules (collecter ou trouer les tickets à la sortie de la gare,...) mais le changement de l'anarchie que l'on peut encore sentir à Nanning vers un service efficace est en route à grande vitesse.

Pour la défense de Nanning, sa nouvelle gare routière est un modèle d'efficacité.

HardSleeper

Les trains chinois sont relativement similaires aux trains russes. J'avoue que ces journées défilant lentement, entre la torpeur et la volupté d'imaginer la suite et de se souvenir du chemin parcouru, vont me manquer!

Je finis les transports sur la première chose qui m'a marqué après la frontière, en passant le premier carrefour : les feux tricolores ont un panneau lumineux variable qui indique le décompte des minutes restant avant le changement de couleur. Je n'arrive pas à imaginer l'impact d'un tel système en France, et vous?

Les toilettes

Je sais que vous mourrez d'envie de savoir... Après les toilettes panoramiques et abysmales de Mongolie, les toilettes chinoises ne m'ont pas franchement effrayée (attendez de voir la page consacrée au Vietnam...). J'avoue une petite inquiétude juste à la première pause pipi du bus Erliang - Pékin : des toilettes pour deux (passe encore), avec des énormes mouches bleues virevolant dans la fosse. Beurkk! Je ne recommanderai pas non plus les toilettes de mon hôtel du Hua Shan avec leur tas impressionnant de papiers sales (heureusement qu'il ne fait pas trop chaud sur ces montagnes). Pour le reste, il faut s'habituer aux toilettes à plusieurs. Elles ne sont pas systématiques mais fréquentes en dehors des villes.

Mon dernier jour en Chine

Je laisse Stephan à Nanning pour prendre le bus pour PingXian, ville frontière avec le Vietnam. J'y arrive vers 17h, après une route superbe mais plutot défoncée. On comprend mieux apr7egraves pourquoi 4 heures pour moins de 200 kilomètres! Un charmant mototaxi m'emmène dans l'hôtel de son choix et on convient qu'il passera me prendre a 7h30 le lendemain pour m'emmener à la frontière, car je veux y arriver des l'ouverture à 8h pour vite me rendre sur Hanoi (pour lequel mon LP chine m'annonce des temps de transports énormes pour 160km). Ville pas si mal, PingXian. C'est la première fois que je vois un chien roti dans un étal de restaurant. Vous ai-je dit que nous avions gouté le chien en sauce à Yangshuo? Cela ne vaut pas son prix!

Je m'éloigne de mon sujet. 7h10, mon charmant mototaxi frappe à ma chambre d'hôtel pour me réveiller! 7h15, je m'installe confortablement à l'arrière du mototaxi (sorte de cariole fixée sur la moto). La route est beaucoup plus longue que je ne le pensais mais ce n'est peut-etre qu'une impression car je n'ai pas de montre. La route est en réfaction sur au moins 10 km sur les peut-étre 20. Le trajet est long, cahotique, poussiereux. Le soleil se leve, il fait bon, les paysages sont magnifiques. Empoussierée, je prends mes sacs et pars affronter les gardes frontières. Je ne les trouve pas. Je traverse sans m'en rendre compte et le douanier que je croise finalement pense que je veux rentrer en Chine. Il finit par comprendre et me fait repasser sans visa côté Chine! Il se dépêche de mettre en route ses machines pour ne pas trop me faire attendre, en tout cas, c'est ce qu'il me dit! Bref, 5 minutes plus tard, je traverse le pont et me retrouve devant les douanes vietnamiennes, toujours aussi seule.

Quelques formulaires plus tard, un pseudo examen médical en 2 secondes et 2000 dongs (0.1euro), des coups de tampons et me voilà au Vietnam, toute contente de ce passage, disons-le simplement, normal des frontières!

Conclusion

Pekin avec Suzan et Magbrit 2160m a 5h Guilin 5 6 9 18

La Chine globalement est une très bonne surprise. Cette petite visite éclair ne m'a donné qu'une envie : y retourner très vite et plus longtemps. Et puis le défi d'apprendre la langue me titille toujours!

Vous l'aurez compris, la suite, c'est le Vietnam.

 

 


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