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ThailandeDu 15 au 20/08/04 et du 04 au 18/09/04 |
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Thailande, escale techniquePrès de 20 jours au total, je suis restée en Thailande et pourtant je n'ai presque rien vu de ce pays. Pour plusieurs raisons, il me semble. La Thaïlande ne faisait pas partie de mes destinations premières : je l'ai toujours vue comme un pays où il ferait bon reprendre des forces et faire une pause, mais pas comme une destination à découvrir en soi. Je me rends compte de l'importance de cette motivation préalable pour apprécier un pays. C'est le seul pays que je traverse où je n'ai pas fait l'effort de dire merci en thai mais toujours en anglais. Et puis, je commence à ressentir la fatigue accumulée au Cambodge et au Laos mais aussi la fatigue accumulée durant près de cinq mois de voyages, cinq mois à changer en moyenne tous les trois jours de ville et toutes les trois semaines de pays. Une intolérance aux yaourts vendus en Thailande m'a aussi couté mes deux premières alarmes intestinales et quatre jours de repos forcés avec nausées à la clef. Finalement aussi et de manière plus surprenante pour moi, je crois que j'ai ressenti en Thailande ce que l'on appelle le "choc culturel inverse" : j'ai du mal à me rehabituer aux paysages "defigurés" par les autoroutes, les fils électriques et téléphoniques, les cultures extensives diversifiées, une industrie touristique développée et un rapport local-touriste moins dur qu'au Vietnam mais tellement moins agréable qu'au Cambodge ou au Laos. On s'habitue vite aux sourires laotiens! Bref, mon séjour en Thailande, vous l'aurez compris, c'est avant tout, deux escales pour le repos, pour voir des films et lire et acheter de nouveaux livres, pour réfléchir et reprendre des forces pour la suite. Première etape rapide entre Cambodge et Laos : Bangkok![]() Bangkok est une ville tentaculaire qui me surprend par une abondance à laquelle je ne suis plus habituée, par la conduite à gauche à laquelle j'ai du mal à m'habituer, par les efforts et la qualité de la conservation de son patrimoine histoire qui me manquait dans les pays frontaliers et par les portraits de la reine et du roi, omniprésents, et envers lesquels je préfere taire mes sentiments. J'aime flaner dans les rues et les marchés, essayer tous les stands de nourriture, ne pas comprendre ce que vendent les "pharmaciens", faire mon chemin dans les bazars de linge et de badgets et éviter les averses torrentielles de l'après-midi. J'apprécie le contraste entre l'omniprésence des 7 Eleven et des MacDo et celles des petits vendeurs de noodle soup et autres délices. J'ai choisi mon camp : après mon dernier diner au MacDo, aventure qui me tentait fort apres le riz cambodgien, je me suis promis de ne plus y remettre les pieds sauf en cas d'urgence extreme. ![]() ![]() ![]() ![]() Bangkok, c'est aussi la jeune capitale du "pays des libres". Moins de deux siècles d'existence, elle possède parmi les plus beaux temples de Thailande et en particulier le Wat Phra Keo dans l'enceinte du Palais Royal et son voisin, dont j'ai déjà oublié le nom (je ne devrais pas déchirer les pages de mon Lonely Planet aussi vite), gardien d'un des plus grands bouddhas couchés au monde : 46 mètres, doré et nacré, tout simplement impressionnant. Mais Bangkok, c'est aussi et avant tout pour moi 14 heures d'internet sur trois jours pour mettre à jour mon site web et cinq ou six films dans les cafés du quartier de Kao San. Pas le temps et pas de place dans mon sac pour les courses, la prochaine fois! . . . 12 heures dans les superbes trains couchettes thai que je n'ai même pas pris en photo (!), un petit tour au Laos et me revoici, 16 jours plus tard, tout au nord de la Thailande, à Chiang Chong puis Chiang Rai, pour atterrir finalement au centre de Chiang Mai. . . Deuxième escale : Chiang MaiCinq jours, moins de films et un peu moins d'heures d'internet qu'à Bangkok mais encore moins d'activités touristiques. Le Doi Suthep et les 300 temples de la ville, cela sera pour une prochaine fois. Chiang Mai est la porte des montagnes du nord de la Thailande et de ses nombreux villages éthniques. Tout le monde va à Chiang Mai pour faire un de ces treks de trois où quatre jours et découvrir la vie authentique en village, voire faire un tour à dos d'éléphant ou en raft. Conclusion, tous les villageois sont payés pour se pavaner en costumes traditionnels devant les touristes. Les agences en sont désormais réduites à vendre des soit-disant "treks non touristiques" sur des routes en théorie moins fréquentées. Bref, ce business pseudo éthno-touristique est en passe de connaître ses limites dans sa forme actuelle. Vacances pour mon appareil photo. Pas sorti de la chambre pendant cinq jours. Côté cuisine, il devient plus difficile d'éviter les cuisines trop grasses ou trop epicées mais je trouve encore partout les fameuses Pho vietnamienne qui font mes délices depuis trois mois (merci Hanh!!!). Je décide d'arrêter définitivement les yaourts en Asie qui me rendent malade, intolérance à la lactose oblige. Je me régale de toasts et même de vrais scones dans un pub irlandais ; je découvre les fruits du serpent et j'observe de loin les criquets et autres petites bébêtes qui selon la publicité semble être les sources parfaites en sels minéraux. Un peu de culture tout de même!Ce n'est pas le tout, l'appel de la Malaisie se fait sentir. Sur les conseils de Yan et Claudia (DK, 15 mois de voyage) avec qui je voyage depuis Luang Prabang, j'affine mon itinéraire et je décide de ne pas m'arrêter sur les îles thais pour aller directement aux Perhentian. Ces derniers quittent Chiang Mai pour la Birmanie, je pars de mon côté rejoindre tranquillement la Malaisie via quelques arrêts qui m'ont été vivement recommandés dont les deux capitales historiques de la Thailande : Sukkhotai, fondée au deuxième siècle puis Ayutthaya, fondée au seizième et finalement remplacée par Bangkok au dix-neuvième. Sukhotai, première capitale thai![]() ![]() ![]() ![]() Sukkhotai est un magnifique ensemble de temples que je découvre en un court arrêt d'une journée et deux nuits. Je profite de la pluie pour faire une longue ballade à vélo. Je renonce malgré tout au temple sur la colline dont il n'y a pas grand chose à attendre côté vue! Je passe une bonne partie de la nuit à réparer mon sac à dos et découvrir les joies de la couture! Ayutthaya, deuxième capitale de Siam![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Programme assez similaire à Ayutthaya : location de vélo, avec même une fin de journée et un début de matinée fantastique, avant de fuir devant les trombes d'eau. Je publie volontairement peu de photos ; à vous d'aller découvrir sur place ses deux magnifiques villes. Délices culinaires![]() J'ai finalement craqué sur le marché d'Ayutthaya. Apres cinq longues minutes d'hésitation, le vendeur m'a gentiment donné un petit ver frit a déguster. Goût de chips, bien huileux, bien salé. Puis un verre à soie et même une abeille, plus forts en goût mais toujours très tendance gâteau apéritif. Je lui ai finalement acheté une barquette avec une bête de chaque type, que j'ai dégustée en solitaire dans ma chambre d'hôtel ! Le plus dur à avaler, c'est peut-être les ailes du gros cafard. Je ne sais pas si l'expérience de la mygale m'a immunisé, mais je pourrai presque trouvé cela pas mauvais, surtout les vers de terre! ![]() De Chiang Kong à Kachanaburi, je voyage en bus locaux. J'apprécie particulièrement le spécimen en photo : gros ventilos, cinq voyageurs par rangs, couleurs vives, c'est la spécialite thailandaise des transports : le bus à cinq places. On y fait tenir cinq européens sur un rang, mais il est préferable qu'ils ne soient pas trop gros! Je découvre par la même occasion les joies des connexions de bus aux carrefours d'autoroute et la traversée à pied, avec les sacs sur le dos de la dite autoroute pour rejoindre l'arrêt du deuxième bus. Heureusement que les véhicules vont moins vite qu'en France. Kachanaburi, reminiscence de la seconde guerre mondiale![]() ![]() ![]() ![]() Kachanaburi, comme son nom ne l'indique pas, est la ville du pont de la rivière Kwai! On y vient pour voir le pont, on en repart enchanté par les ballades à vélo dans la campagne environnante, par les nuits sur la rivière dans les bungalows raft, par le trajet en train sur la fameuse ligne souhaitée par les japonais pour relier la Birmanie à Singapour et songeur sur la perversité et l'absurdité de la guerre (une fois de plus). Evidemment, on en profite pour revoir LE film qui crée le déplacement et on le trouve un peu dépassé et bien gentillet : mais où sont les dizaines de morts par jour de malnutrition ou d'accidents, où sont les centaines de milliers de locaux qui ont également péri pour la construction de ces tunnels inutiles ? Nakhom Pathom![]() Je me demande encore par quel hasard je me suis retrouvée dans cette ville située entre Kachanaburi et Bangkok. Peut-être une mauvaise interprétation de mon guide touristique. Certes, elle possède le plus grand monument bouddhique au monde, en l'occurence une immense chedi ou stupa, bref une grosse cloche, de 120 mètres de haut mais on ne peut pas dire que la ville soit adaptée au tourisme. Arrivée vers 16 heures par le train, le Lonely pas encourageant ne mentionnant que deux hotels à prix abordables dans la ville, je vais voir le premier. Avant même d'avoir le temps d'ouvrir la bouche, le concierge me tend une calculatrice avec un beau 200 inscrit. 5 USD, moins cher que prévu, je demande à voir la chambre, il me tend une clef toujours sans un mot. Hôtel, couloir long et vide, batiment carré sans charme, mobilier année 50 limite sordide mais ca ira pour une nuit. Je redescends voir le charmant concierge pour lui signifier ma joie de demeurer dans son hôtel pour la nuit. Neutre et sans un mot, il me montre un billet. Ok, je paie la chambre cash, tout de suite et sans reçu. Toujours pleine d'optimisme à l'idée d'entendre le son de sa voix, je commence une phrase pour lui demander où se trouve le ... et déja, prompt comme l'éclair, il me tend un petit papier photocopié avec un plan de la ville en anglais. Oui, mas j'aimerais aussi savoir pour demain... il pointe son doigt sur les dernières lignes du papier : bus 78 pour le marché flottant, 81 pour Kachanaburi,... Tout est dit sans un mot, je pars à l'assaut de la Chedi. Et pourtant, il parle ce monsieur, je l'ai entendu, mais pas avec la farang. Anecdote mis à part, le coucher de soleil sur la Chedi est magnifique et les dizaines de bouddhas qui l'entourent superbes d'hésitation entre majesté et naïveté. Je n'arrive toutefois pas à apprécier la visite avec serénité car je me demande s'il y a quelque chose à voir à l'interieur du monument et mon thai réduit à zéro ne me permet pas des échanges détonnants avec la population locale. Je repars donc avec le doute d'être passée à côté de l'attraction locale. ![]() Je dîne pour la dernière fois dans un des night markets thailandais, compilation de stands de différents régals pas chers, ouverts uniquement la nuit et peuplés de nombreux locaux qui viennent y prendre leur repas. Bonne soupe pas trop épicée sous le regard attentif de la population locale qui me sourie complaisamment. Un peu de chaleur humaine, ça fait du bien! Pas d'internet pour terminer la journée, tous les postes des trois cybercafés à proximité de mon hôtel sont remplis de gamins hystériques qui jouent en réseau. Les marchés flottants![]() Le lendemain, lever 7h du mat pour aller prendre le bus et admirer les marchés flottants actifs essentiellement tôt le matin. De toute façon, je ne suis pas mécontente de quitter cette chambre. J'attends un bon bout de temps le fameux bus 78 et essaie de faire comprendre à l'hôtesse que je souhaite visiter le marché puis prendre une correspondance pour Petchaburi. Elle m'acompagne finalement à un point de départ de bâteau pour visiter les marchés, bâteau que je n'ai pas l'intention de prendre mais boat et bus, c'est assez proche en thailandais ! Le propriétaire du stand accepte toutefois de garder mon sac et je pars en visite, le coeur à peine tranquille d'avoir laisser mon sac en gardiennage à quelqu'un dont je n'ai pas souhaité utiliser les services. Je dépasse très vite le coeur du marche touristique pour flâner le long des canaux et des maisons et échoppes qui longent les rives. Jolie ballade puis retour à mon point de depart, pour récuperer mon sac qui m'attend tranquillement et obtenir une longue et souriante explication pour aller prendre mon bus, enfin mes bus. Phetchaburi![]() Phetchaburi, petite ville tranquille sur la ligne de train Bangkok - Sungai Kolok (frontière thai-malaise) où pas grand monde s'arrête. De très beaux temples richement décorés en stuc, une colline regorgeant de palais et de temples que je n'ai pas explorée à cause de la pluie, ses marchés, ses écoliers en uniforme qui me lancent en coeur des cohortes de hello et pouffent lorsque je leur demande leur nom. Rien de spécial, juste la Thailande que j'aime. ![]() Je ne peux pas quitter la péninsule indochinoise sans une photo des autels qui font partie intégrante de pratiquement toutes les maisons : maisons aux esprits ou aux ancêtres selon les pays, ils font partie intégrante de la vie de la péninsule et sont révérés et priés au même titre que bouddha. Comment cette tradition s'insère-t-elle dans la religion bouddhique largement majoritaire ? Très bien ! Même si je n'arrive pas vraiment à comprendre ce mélange de croyances proches de l'animisme et d'une religion révélée... ConclusionPays ridiculement pas cher pour la qualité de service offerte, la Thailande a su garder des campagnes souriantes et investir pour la conservation de son patrimoine culturel national et ne gère pas si mal que ça la transition vers notre modèle de société capitaliste et technologique. Je retiens surtout ce que je n'ai pas vu : peut-être les plus beaux paysages, montagnes du nord et îles et parcs marins du Sud, mais aussi le charme des campagnes du Sud et la chaleur des gens des que l'on s'éloigne des ghettos touristiques. Merci à Alexandre pour m'avoir inciter à passer par Sukkhotai, Kachanaburi et Petchaburi.
Je vais bientôt fêter mes cinq mois de voyage et la routine du voyage s'est installée : recherche d'hôtels, lessives, rencontres et découvertes toujours éphémeres et incomplètes,... Pour aller plus loin dans la découverte des pays traversés, j'ai investi du temps pour apprendre les bases de malais/indonesien qui devraient me servir pour les trois mois qui viennent. La suite, c'est donc la Malaisie.
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Dernières modifications : Octobre 2004 © 2004 - 2010 ![]() |