Malaisie

Du 18/09/04 jusqu'au 17/10/04

 

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La première impression

Une petite nuit dans les confortables trains couchettes thailandais et me voilà près de la frontière malaise. Je croise à la sortie de la gare Sumba (Afrique du sud), Sam et Tamina (UK), perdues et à la recherche de la frontière. Nous y allons ensemble à pied, le temps de traverser, Sungai Kolok, ville thailandaise entièrement musulmane semble-t-il. L'apparition des femmes voilées dans la rue ne peut que choquer dans un pays comme la Thailande.

Frontière passée en cinq minutes avec un superbe tampon-visa de trois mois (exceptionnel pour les français) mais sans un sourire et sans un mot des agents. Un choc après les larges sourires des douanes indochinoises et une légere inquiétude qui m'envahit stupidement pour la suite et les trois mois prévus en pays musulmans.

Un typique changeur d'argent de frontière cherche à me convaincre que son taux est meilleur que celui des banques. Nouvelle mauvaise impression, je ne lui demande pas d'exagérer mais je n'ai pas le moyen de vérifier ses dires (Comme d'habitude, je n'ai evidemment pas vérifié le cours sur internet avant de partir) mais comme je ne m'attendais pas à tant d'argent pour mes quelques 1000 baths, je ne discute pas plus longtemps.

Sumba et moi prenons le bus vers Kota Bharu et nos deux compères partent directement sur les Perhentian. Hésitant sur le bus à prendre, une femme voilée me dépasse brutalement et monte dans le bus qui me semble être celui pour Kota Bharu. C'est en effet notre bus et nous nous installons dans un bus moderne, "normal" selon des critères français et même presque vide! Je me sens maussade, mes premiers pas en Malaisie ne sont pas positifs et la vague d'inquiétude fait son chemin en moi.

Quelques heures plus tard

Nous arrivons finalement à Kota Bharu où il fait une chaleur insupportable. Nous trouvons vite une chambre dortoir dans une guesthouse du centre. Un beau chat bariolé y garde paresseusement l'entrée et ne refuse pas les calins. Dans un sursaut d'énergie et malgré la petite nuit dans le train et la chaleur, je pars visiter la ville. Je reviens chargée de kilos de fruits (rambutans, rambutans jaunes, mangoosteen, pamplemousse) pour presque rien. Je trouve même une bonne boulangerie, un supermarché qui vend des MacVities, un KFC, un Macdo, un AW (le McDo local) et des hamburgers à tous les coins de rue. Et puis les gens me regardent, curieux, surtout les jeunes filles voilées qui me sourient et rougissent si je leur souris en retour. Comme ailleurs en Asie, c'est un éclaboussement de petits rires si je réponds à leur hello, ce que je ne manque pas de faire. Il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup de touristes à Kota Bharu. Il faut dire qu'il n'y a pas non plus beaucoup à voir à Kota Bharu, si ce n'est une petite ville malaise traditionnellement musulmane.

Raf, le charmant et jeune gestionnaire de ma guesthouse me propose de dîner avec lui sur le marché de nuit. Si ces jeunes hommes sont dramatiquement entreprenants et directs dans leur approche des femmes et surtout des occidentales, ils n'en restent pas moins agréables et sympatiques. Je découvre une spécialité du coin : le riz bleu (vi, il est bleu bleu et délicieux mélangé à de la noix de coco, des boulettes au poisson, des herbes et du poisson frit) à déguster avec la main droite et les doigts pour tout outil. Superbe introduction à la vie malaise.

Après avoir presque plongé une fois de plus dans la panique ou l'euphorie des a priori et des premiers instants, cette pourtant courte journée m'a montré plusieurs facettes de la Malaisie et je m'endors avec l'envie d'en découvrir plus. L'inquiétude stupide liée à l'inconnu est dissipée, une fois de plus.

Une île paradisiaque : la petite île de Perhentian

Coral Bay

La saison des pluies approche et il est temps de rejoindre les Perhentians qui vont bientôt virtuellement fermer. Une heure de bateau et me voici au milieu d'une eau incroyable translucide, incroyablement chaude. Après une journée sur Long Beach, la plus populaire des plages et la plus peuplée de touristes - même si son taux de remplissage ferait pleurer un hôtelier des côtes atlantiques françaises, je m'exile sur la petite plage de l'autre coté de l'ile. Une vingtaine de touristes, trois restaurants, quelques guesthouses et un magasin de plongée, une petite boutique d'articles de première nécessité, rien de plus. Pas de voiture sur l'île, de l'électricité par générateur - ce qui veut dire peu souvent dans les hébergements les moins chers.

Nouveau frigo

Il n'y a pas encore de complexe hôtelier tout confort sur l'île et c'est tant mieux. Tout est encore transporté sur l'île par petits bateaux qui seuls peuvent arrimer sur les plages. Jusqu'à quand?

 

Gecko

Je dors en dortoir, tout d'abord avec le charmant monsieur, premier de sa race qui se laisse enfin photographier (remarquez, je n'ai pas verifié si c'etait un monsieur) puis avec Zimba (Irlande). Les dortoirs à un ou deux, que voilà une bonne invention!

Les spots de snorkelling sont fantastiques et je me retrouve dans l'eau avec requins et tortues, pourtant il me semble que l'eau salée, ce n'est pas pour moi et je décide de ne pas essayer la plongée.

Je ne suis pas une habituée des plages et l'inaction capiteuse à laquelle le soleil condamne ne m'attire pas spécialement mais je vais garder longtemps le souvenir de la vue de la plage toujours identique, toujuors différente, toujours captivante depuis mon petit restaurant, d'une nuit a la belle étoile sur la plage avec les jeunes de l'île et des ballades entre les deux plages.

Un doux ennui règne sur la plage et pourtant l'effet sédatif est impressionnant et le choc du retour sera cruel. Bruits, pollution, news du monde, préoccupations quotidiennes réapparaissent dès la sortie de cette bulle, six jours plus tard.

Le jungle train

Une gare

Retour donc à Kota Bharu avec Denise et Tim (UK) croisés sur le bateau de retour. Nous décidons de partir ensemble le lendemain matin à Taman Negara, le "Parc National" par le Jungle train, comme on l'appelle ici : ce petit train, qui porte bien son surnom, traverse avec une lenteur limacéenne des paysages de plus en plus surchargés, n'hésite pas à reculer quand il manque un arrêt, le dit arrêt n'étant en réalité matérialisé que par quelques locaux sortis de la jungle et hélant au passage le cheval de fer, tout comme on le ferait couramment pour un bus a Paris. A ceci près qu'à Paris, le bus ne s'arrêterait pas en dehors des arrêts banalisés.

Une autre gare

11 heures plus tard et à peine 350 kilometres, le train s'arrête à Jerantut. Depuis une heure, des rabatteurs du parc tentent de nous convaincre chacun d'utiliser leurs services. Nous optons pour un hôtel tout beau tout neuf. J'y découvre une nouvelle formule de dortoir : le dortoir à deux lits pour trois personnes : un grand lit et un petit lit au-dessus, comme dans les Formule 1. Heureusement, nous ne sommes que deux motivés par les dortoirs et Dave (UK) me laisse gentiment le grand lit.

La jungle la plus ancienne du monde : Taman Negara

Le lendemain, nous prenons le bateau pour le parc. Deux heures et demi de bateau à remonter la rivière au milieu de la jungle. Certainement le plus beau moment du séjour dans le parc.

Jungle depuis le Canopy Tim Dave wild life!!! bateau

Pour le reste, nous nous amusons à marcher à 45 metres au-dessus de la terre dans le Canopy walk. Nous cherchons désesperement la faune sauvage et nous résignons à batifoler avec quatre terribles specimen en photo. Pour aller plus loin et voir la vraie faune, il faut marcher plusieurs journées. Je suis motivée mais étrangement, aucun autre touriste ne l'est et je n'ai pas envie d'un tête 7agrave; tête de 4-5 jours avec un guide malais. Dommage, cela dit, tout n'est pas perdu, je remarque dans un livre officiel sur les parcs nationaux malaisiens que les photos des tigres du Taman Negara sont prises du zoo de Taiping. Je décide donc d'aller faire un tour au dit zoo!

Une capitale bouillonnante : Kuala Lumpur

Denise et Tim partent pour Penang. David et moi faisons la grasse matinée puis prenons le train de nuit pour Kuala Lumpur. Beau train, pas couchette mais tout confort moderne type TGV, sauf l'allure évidemment : 7 heures pour 250 kms qui nous permettent juste d'arriver au petit matin, parfait!

A Kuala Lumpur, nous croisons Jill (Canada) qui débarque de 11 mois d'Australie et recherche aussi un endroit pour dormir. Nous faisons le tour des endroits pas chers de Chinatown et optons pour Pudu GuestHouse, juste en face de la station de bus, pratique, ultra-climatisé et rempli de drôle de bébétes invisibles qui nous attaquent les nuits. L'endroit est tout de même suffisamment sympa pour que nous y restions et même que j'y revienne plus tard.

Les jours passent tranquillement à KL, comme on l'appelle. Dave et Jill font les boutiques, je passe mon temps en cybercafé, à l'Ambassade d'Indonésie pas du tout motivée pour délivrer des visas touristiques de 60 jours et a trouvé une solution pour continuer mon parcours après Singapour.

Vue du Skybridge Les tours de jour Les jardins de KLCC Encore les jardins Skyline Lot10 - centre commercial golden Triangle - derriere les beaux immeubles Petronas de nuit

J'adore parcourir les rues de KL. Le trafic est dense, surtout la nuit où les artères principales sont tout simplement bouchées mais je ne ressens pas trop la pollution. La découpe des immeubles dans le ciel est superbe, mélange de modernité et de tradition colonialo-arabisante. Les Petronas Tower sont un bijou resplendissant dans la nuit, le parc qui les entoure un mélange de kitsch riche et d'espaces verts. Le système de métro aérien s'est largement développé ces deux dernières années, moderne et rapide, il couvre tout le centre. Le Triangle d'Or regorge de centres commerciaux luxueux, de bars ultra-modernes, de restaurants de tout type. Et à côté de cela, je loge à Pudu Station, un peu l'équivalent de la Gare du Nord sans la violence et l'insécurité. Chinatown est vibrante de business-arnaque, de gargottes de rue pour manger pas cher.

La ville est globalement propre et les systèmes d'égout fonctionnent à peu près même lors des pluies torrentielles. Bref, si ce n'est pas encore l'hygiène occidentale, Kuala Lumpur n'est pas une capitale de Tiers-Monde. Elle en garde encore certains charmes, les gargottes, les systèmes de bus peut-être anciens mais efficaces, mais elle en a dépassé les inconvénients majeurs.

Batu Caves, histoire de seaux

Dans la banlieue proche de KL, de petites collines grises hébergent de nombreuses grottes dont les grottes de Batu, réceptacles d'anciens temples hindous aujourd'hui tous en restauration. A dire vrai, rien de bien impressionnant dans ces grottes à l'entrée gratuite et le clou de la visite a été le choc d'un panneau de l'entrée :"chers visiteurs, pour nous aider dans nos travaux de restauration, merci de monter un seau avec vous." Il faut dire que l'entrée des grottes est 272 marches bien numerotées plus haut. Il faut dire aussi que les dits seaux contenaient deux briques le jour de notre visite. Contente d'avoir une bonne excuse pour faire un peu d'exercice, je leur en ai même monté deux! Jon, le lendemain a monté deux seaux de sable...

Nous croisons Justin (Canada) dans notre dortoir de 4. Nous fêtons ensemble dignement l'anniversaire de Dave dans un bon restaurant. Quel choc pour moi de déguster un fantastique steak avec brocolis et pommes de terre maison, après 4 mois de riz et nouilles. Que cela soit clair, je me suis étrangement bien adaptée au riz et aux nouilles, je crois même que cela va me manquer de retour à la maison, mais ce steak petits légumes, ce fut un choc digne d'une petite madeleine proustienne, la nostalgie de la bouffe française. Le lendemain, c'est presque les larmes aux yeux que j'ai enfin découvert du chocolat noir Lindt 70%, le vrai importé de France dans le centre Suria de KLCC. 2 carrés d'Excellence et un kilo de Mangosteen, peut-on concevoir plus belle alliance est-ouest?

Jill et Dave partent pour Bornéo après le choc inverse pour elle de découvrir une ville moins organisée et aseptisée qu'en Australie. Justin et moi nous dirigeons vers les Cameron Highlands pour un petit bain de fraîcheur.

Les plus grandes plantations de thé de Malaisie : Cameron Highlands

Plantation de the Plantation de the Bus Scarabee Leap Frog Papillon Hitchhiking - Justin et Chris GH Father s

Restaurant indien

Méchant trajet de bus sur une route en tortillard pour arriver à Tanah Rata, au coeur des collines d'altitude moyenne - 1500 metres, sommet à 2000m, jardins de la Malaisie. On y trouve les plus grands plantations de thé de Malaisie, les "Boh Estate" qui appartiennent depuis un siècle à une famille anglaise, mais aussi des apiculteurs, des cultures sous serre de légumes, fraises et autres délices. Le spectacle des plantations de thé est fantastique, la visite de la fabrique perturbante car mes connaissances, la video projetée et les commentaires du guide sont discordants. On se ballade dans les petits coins de jungle pas encore attaqué par les plantations, on fait du stop quand on est fatigué de trotter, on s'amuse au milieu des parcs à papillon, des ruches et des plantes carnivores, on mange dans les restaurants indiens qui offrent l'essentiel des possibilités de restaurations du village - les indiens ont été attirés en masse au début du siecle dernier pour apporter leur technique de ramassage et traitement du thé. Bref, le temps passe agréablement aux Cameron et je prends même un jour pour dormir et lire et me remettre du petit rhume que j'ai chopé dans les airs trop climatisés de KL.

Je croise Jon (UK, 10 mois de voyage dont 6 en Australie) dans notre dortoir de 11, le plus grand dortoir que j'ai fréquenté dans ce voyage, et nous partons ensemble pour Penang via Kuala Kangsar et Taiping.

Kuala Kangsar

Au contraire de n'importe quel guide touristique, Passplanet vante admirablement les charmes de Kuala Kangsar et j'ai aussi croisé un voyageur qui souhaitait y aller "juste pour prendre la photo de la mosquée". C'est peu d'information mais suffisamment pour y faire un détour. J'ai aussi découvert que Taiping y est proche et convaincu Jon de m'accompagner, on peut donc dire que j'ai fait d'une pierre trois coups.

Mosquee Musee provincialresidence du Sultan

Nous arrivons vers midi à Kuala Kangsar. Un Nasi Ayam de plus avalé, le "riz poulet" qui est mon quotidien en Malaisien car un des rares plats pas epicés et faciles à commander, et nous voilà partis en exploration. Le quartier historique nous découvre vite la fameuse mosquée, plutôt récente mais impressionnante pour une ville de cette taille, puis le musée du sultan, très riche sur l'histoire du sultanat et enfin la résidence du sultan. Nous nous abritons sous la mosquée le temps de laisser passer l'averse, au grand drame du gardien qui ne sait pas comment nous déloger. Heureusement, l'appel à la prière marque la fin de la pluie. De retour vers la gare routière, nous croisons un groupe de motards a mobylettes qui me saluent chaleureusement. Nos sacs nous attendent et nous prenons vite le bus pour Taiping.

Taiping

gare routiere parcmetre

Va commencer la recherche d'un hôtel. Cela me rappelle un peu trop Nakhon Pathom et son sordide aubergiste. Dans les faubourgs, je remarque un "Meridien" hôtel décati auquel le groupe Accor intenterait certainement un procès si la ville avait un potentiel pour lui, ce qui, heureusement, ne sera certainement jamais le cas. En face de la gare routière, s'éleve un bel hôtel moderne, au charme Novotelien, c'est-a-dire propre, neutre et efficace. Ce n'est évidemment pas un hôtel backpacker mais Jon me propose d'aller voir les prix. 20 euros la chambre pour deux, ce n'est pas dans les standards des petits prix malais mais c'est trop peu cher pour résister longtemps. Avec nos gros sacs bien sales, nous arrivons donc dans une chambre dans la pure tradition novotelienne.Je n'oserai pas l'associer à une reminiscence proustienne et pourtant, je ressens presque la nostalgie de mes nuits sur le Plateau du Kirschberg du Luxembourg. Bon lit avec drap et couverture, température ideale, superbe salle de bain et beau drap de bain, tout ce que je n'ai pas vu depuis bien longtemps.

Nous partons en exploration de la ville pour essayer de trouver à manger. Nous nous rendus rapidement compte que nous sommes suivis et de plus en plus près par un local louche. En désespoir de cause, nous nous arrêtons sur un stand du marché de nuit pour manger un murtabak, sorte de crêpe fourrée, qui s'avère délicieux. L'homme après une bonne demi-heure disparait et nous sommes moyennement rassurés pour rentrer à l'hôtel. Il n'y a pas danger réel car sa technique de poursuite est un peu trop caricaturale et tout le monde dans les rues nous surveille du regard mais c'est ma première expérience négative en Asie. D'un côté, je suis contente de ne pas avoir été seule cette fois-ci, d'un autre, j'ai peur que Jon en garde une mauvaise image du pays.

Jon me convainc définitivement que l'anglais est la langue la plus absurde qui soit : 11 prononciations différentes associés à un seul groupe de lettres, en l'occurence "ough". Ajoutez ` cela que pour lui, les mots doivent finir par un son "i" : "mi" au lieu de my, sunnies au lieu de sunglasses, breaky, brisby... Pour Dave de Bristol, l'affaire est encore plus compliquée, les sons standards se transforment étrangement et même les canadiens anglophones doivent parfois le faire rép7eacute;ter.

Le zoo de Taiping, enfin la promesse de voir de la vraie faune sauvage!

. Antilopes Tigre Un elephant ca trompe enormement

Le lendemain matin, il est bien dur de quitter l'hôtel. D'un accord tacite, nous oublions allégrement la sonnerie du réveil mais il faut pourtant nous mettre en route pour aller au zoo. La ville de Taiping se révèle en fait charmante et les jardins superbes. Le zoo me plaît et je vois même de loin le tigre du Taman Negara. Une fois de plus, nous attendons la fin de la pluie avant de prendre le chemin du retour vers la gare routière pour rejoindre Penang.

L'héritage colonial : Penang et Melacca

Je n'ai plus vraiment de raison d'aller jusqu'à Penang, d'où je pensais prendre le ferry pour Sumatra. La restriction de temps sur le visa indonésien me demande de choisir et j'ai décidé de sacrifier Sumatra pour rejoindre directement Jakarta via Singapour. Alors, pourquoi aller sur Penang? Pourquoi pas!

Nous arrivons de nuit à Georgetown, mégalopole qui couvre presque le quart de l'île de Penang. Le pont est saturé de trafic et nous mettons longtemps pour arriver au terminus de bus. Nous atterrissons finalement dans un dortoir ultrabruyant d'une guesthouse près de Little India et le choc après le Legend Inn de Taiping est rude.

Chinatown - Penang Temple Kooh She Detail - temple Jetee Jon et la deesse Christelle et la deesse

Le lendemain matin, je comprends pourquoi j'ai bien fait de faire un petit tour dans cette ville. La Chinatown est superbe : maisons coloniales, temples confucéens et bouddhistes, vieux chinois qui jouent aux cartes dans les rues. Bref, la matinée passe à une vitesse folle dans un tout petit quartier mais si beau. Le reste de la ville est par ailleurs décevant. Les centres commerciaux font bien pâle figure par rapport à ceux de KL et ne donne pas vraiment envie de s'y arrêter longtemps. La vue du Komtar, tour de 70 étages offrent un panorama surprenant : en fait d'île, on aperçoit à perte de vue des immeubles et des bidonvilles. Il faut certainement que j'oublie vite les Perhentian pour pouvoir profiter à nouveau du concept d'île. D'ailleurs, la mer, je ne l'ai pas vraiment vu à Penang, les plages sont de l'autre coté de l'île et ne me donnent pas envie d'aller les visiter.

Jon m'introduit aux bonnes recettes de Secret Recipe et j'y apprécie de bonnes lasagnes, même si pas vraiment dans la tradition italienne pure, et de superbes gateaux.

C'est avec un kilo de Mangosteen que je pars de Penang deux jours plus tard, retour sur Kuala Lumpur en route pour Melacca dans le bus le plus luxueux que je n'ai jamais vu : trois sièges uniquement sur chaque rang, inclinable à 150 degrés et qui plus est vide de passagers. Je me retrouve seule après un mois constamment entourée, un mois sans solitude, un mois sans hésiter à rentrer dans un restaurant ou bien manger sur le pouce, un mois à se préoccuper de ce que les autres veulent faire plus de ce que je peux faire. Il est tellement sécurisant d'être deux mais si enveloppant que l'on en oublie l'extérieur. Je crois que je vais chercher à rester seule les jours qui viennent.

Melacca hollandaise Melacca chinoise Melacca chinoise - detail temple

Melacca, un des premiers ports portugais de la région, colonisé ensuite par les hollandais puis les anglais, la ville est riche en histoire des derniers siècles. Je suis bien déçue par Melacca. Le Stadhuys peint en rose peut en effet faire penser à une architecture hollandaise, le canal qui le borde pourrait être charmant si l'odeur y était moins fétide. Chinatown n'est pas comparable à celle de Penang mais elle est toutefois très agréable. J'y achète dans la rue des nyonas, des douceurs à base de riz de toutes les couleurs auxquelles je suis devenue addict depuis une découverte réussie à KL. Melacca ne m'enchante donc pas, j'y reste deux jours de plus pour lire mais je ne vais pas plus loin dans l'exploration. Seul un tour en velo m'aurait bien tenté mais la pluie a vite convaincue ma flemme latente de ne rien en faire.

Le mot de la fin

Un mois pour ce premier séjour en Malaisie et plus exactement la péninsule malaise. Je n'ai tout simplement pas vu le temps passer, entre les plages magnifiques, les forets tropicales les plus vieilles du monde, les plantations de thé, les petites villes coloniales, la bouillante capitale Kuala Lumpur et tous mes compagnons de voyage.

Mon grand regret, c'est de n'avoir pas beaucoup progressé en malais en dehors des traditionnelles relations marchandes. Les malais utilisent souvent entre eux l'anglais pour communiquer, en particulier s'ils viennent de région différentes, voire de communautés différentes et qu'ils sont relativement aisés. Dur donc d'entamer avec eux une conversation hésitante en bahasa. Malgré tout, le niveau de communication avec la population locale est impressionnement plus élevé que dans les autres pays d'Asie du Sud-Est, dû à leur relative maîtrise de l'anglais et c'est certainement un des facteurs qui m'a tant fait apprécier mon séjour.

La Péninsule malaise m'apparaît comme une destination touristique parfaite pour une introduction à l'Asie : tout le confort des transports, des hôtels, restaurants mais encore loin de l'aseptie, une multiplicité éthnique et un patchwork culturel au carrefour de toutes les influences asiatiques et occidentales.

Bref, puisque l'Indonésie me rejette, je vais en profiter pour continuer ma découverte de ce pays. A bientôt donc, Malaisie, pour un deuxième séjour sur Bornéo.

La suite immédiate, c'est un bref premier transit sur Singapour qui ne mérite pas encore un carnet mais est le dernier point atteignable par voie terrestre depuis Paris pour rejoindre l'Indonésie.

 

Le quizz du mois

Quelle est la ville d'Europe la plus connue en Asie ?

 
 


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